Place ! Place !

**Morgause** Dim 29 Mar - 16:48

La cité de Camelot était en pleine effervescence depuis quelques temps. On aurait dit une incroyable fourmilière où l'on pouvait voir d'incessants allers et retours à mesure que les invités arrivaient. Les rues et ruelles étaient aussi pleines à craquer de marchands ambulants essayant de refourguer leur cargaison douteuse aux visiteurs. La foule était compacte, il fallait parfois jouer des coudes pour arriver à se frayer un chemin. Sur la grand'route principale, une voiture fit alors son apparition, tirée par deux cheveux à l'air épuisé. La cabine, d'un noir de jai, enfermait l'une des personnes les plus importantes de la scène politique du monde celte. Mais les rideaux fermés ne permettaient pas de voir le visage de cette personne.

Une petite escorte à cheval devançait l'attelage et une autre la suivait. Sans compter les soldats à pied qui entourrait la litière en formant ainsi un rempart infranchissable à quiconque aurait voulu s'attaquer à cette équipage peu discret. Il n'y avait bien qu'une personne pour se munir d'autant de protection et faire une entrée aussi voyante à Camelot. Ecartant légèrement le rideau de la cariole, Morgause observa quelques secondes ce commun des mortels qui s'écartait de leur passage pour éviter de finir écraser sous les sabots des cheveux ou les roues de la voiture. Son regard se faisait d'une indifférence méprisante. Elle n'était pas particulièrement aimante du peuple. Elle n'était aimante de personne, à vrai dire. Peu de personne trouvait grace à ses yeux, dont sa soeur Morgane. Son mépris le plus vif se dirigeait à l'égard d'Arthur, son "demi-frère", qu'elle préferait désigner par le nom de "bâtard infâme".

Elle referma le rideau avec un soupir. Les cris de la populace venaient jusqu'à elle et elle ferma un instant les yeux pour essayer d'en faire abstraction.

" Je n'ai jamais supporté la foule... " maugréa t elle entre ses dents.

Elle rouvrit les yeux quand elle sentit que l'attelage s'arrêtait brusquement. Elle écarta alors de nouveau le rideau pour voir s'ils étaient déjà arrivés dans la cour du château...

**Arthur Pendragon** Ven 17 Avr - 1:38

Arthur se tenait droit sur son destrier. Il avait vu, de la plus haute fenêtre du château, l'attelage de sa belle-sœur, la reine Morgause. Laissant son épouse à sa broderie avec ses femmes, qu'il était venu visiter. Il avait décidé de venir à la rencontre de sa Majesté. Prenant avec lui, ses deux plus fidèles compagnons, il avait chaussé son cheval et avait pris la bride vers les ruelles. Le peuple amassé dans la rue, se poussait sur son passage. Arthur souriait et saluait ses paysans, qui s'inclinaient avec respect devant lui. Son arrivée, provaqua l'arrêt du chariot de Morgause, il avança vers lui. La dame venant en ces lieux passa la tête par le rideau.

-Je vous souhaite bien le Bonjour ma sœur !Quelle joie de vous revoir à Camelot

Il lui adressa un sourire et fit signe au cocher de rendre sa route. Lui même mit sa monture au rythme de l'attelage, afin de rester à hauteur de la fenêtre de la dame.

-Permettez que je vous tienne compagnie jusqu'au château !

Il ne doutait pas d'une réponse affirmative. Ses compagnons prirent place derrière le chariot et les suivaient en silence. Le jeune souverain appréçiait leur discrétion, il savait qu'il pouvait compter sur eux, quoiqu'il leur demande, ils le font sans hésiter. Le jeune homme serra les brides de sa monture pour le faire ralentir.

**Morgause** Mer 6 Mai - 16:23

Morgause aurait du s'en douter. Une telle effervescence ne pouvait être du qu'à l'approche du roi. Arthur était tellement aimé de son peuple. On ne pouvait guère en dire autant d'elle-même. Elle inspirait plus de la crainte que du respect, et encore moins de la sympathie. Et ce non échange de sentiments était réciproque. Pour elle, le peuple était juste bon à faire tourner les ailes du moulin de l'économie.

Bien qu'elle ne puisse se montrer vraiment affable envers le Haut Roi, Morgause ne voulait pas non plus s'attirer complétement les foudres de son demi-frère, car il entrait dans une part capitale de sa stratégie. Elle ne put s'empêcher cependant de faire la moue lorsqu'il l'appella "ma soeur". Elle ne le considérait absolument pas comme un véritable membre de son sang. Seule Morgane jouissait de ce droit à ses yeux. D'un hochement de tête, elle accepta son offre. Avait-elle vraiment le choix de toute manière ?

" Faites donc, Sire. Cela nous évitera sans doute de nous arrêter à nouveau... J'avoue avoir hâte de pouvoir enfin descendre... " répondit elle d'un ton où perçait l'impatience.

Puis d'un air beaucoup plus conciliant et aimable, elle ajouta :

" J'ai aussi hâte de rencontrer enfin votre épouse... "

Elle se fendit même d'un léger sourire, chose assez peu habituel chez elle. Mais après tout, d'aucun pouvait penser que la reine d'Orcanie voulait saisir l'occasion de cet événement pour se reconcilier avec son demi-frère et assurer l'alliance des Orcades au royaume de Logres. Si d'aucun était assez naïf pour ça, en tout cas...

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